• En commentaire de l'article anonçant la mobilisation pour les retraites du 24 juin, de nombreux commentaires intéréssants sur l'utilité de la mobilisation et sur notre obligation à propoer quelque chose.


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  • ... du moins, pas dans son état actuel !

     

     

     

     

     

    Difficile sujet que celui des retraites.

    Le problème est clair : le système actuel est cruellement déficitaire et si on ne le modifie pas, on ne pourra plus payer les retraites à venir. C’est un fait que personne ne peut contester.


    Face à ce déficit, le gouvernement, comme l’opposition, nous proposent une seule et unique solution : tenter d’améliorer le système actuel pour faire rentrer plus d’argents.

    Qu’il s’agisse de travailler plus longtemps pour la droite, ou de faire payer plus d’impôts pour la gauche, dans les deux cas, il ne s’agit que d’une petite modification du système et, dans les deux cas, c’est du foutage de gueule pur et simple.


    En effet, lorsque le gouvernement nous propose de travailler plus longtemps pour sauver nos retraites, il se moque des citoyens. Même si nous vivions dans le monde idyllique que rêve le gouvernement (vous savez, ce monde où on retrouverait rapidement la croissance et où le plein emploi resterait un objectif réalisable) et qu’on appliquait les mesures proposées de la façon la plus sévère possiblee, on ne règlerai qu’un tiers du problème des retraites.

    De même, le plan de substitution que propose le PS n’est qu’un mirage démagogique. Comment faire croire que la solution au problème des retraites puisse provenir simplement de taxations massives sur le capital, capital qui, dans un monde mondialisé, peut se déplacer vers des fiscalités moins contraignantes d’un claquement de doigt ?

    Autant à droite qu’à gauche, on ne propose aucune solution réelle, on ne propose que des micro-ajustements qui servent de poudre aux yeux électorale.

     

    Le problème des retraites est beaucoup plus profond que ce qu’on tente de nous faire croire. L’équation n’est pas que financière.

    Nous sommes dans un monde où le travail sera de moins en moins présent. En effet, que ce soit à cause des gains de productivité, de l’impossibilité de produire toujours plus dans un monde aux ressources fixes ou d’une pyramide des ages défavorable, il n’en reste pas moins qu’à court et moyen terme, il y aura de moins en moins de travailleurs.

    D’ailleurs, si vous êtes incrédules, regardez autour de vous quel est le modèle émergent chez les jeunes : celui du travail précaire, celui où on travail à peine 6 mois par ans, voir pas du tout. L’avenir, dans notre monde ultra-libéral c’est l’intérimaire et l’auto-entrepreneur, pas le CDI et l’artisan/commerçant.

    Nous sommes aussi dans un monde où le politique, au sens noble du terme, du fait de la mondialisation et de son ultralibéralisme, n’a plus la main sur les finances ou sur l’économie. Le capital échappe totalement au pouvoir du politique. Croire qu’on va pouvoir, en France, le taxer sans qu’il n’aille voir dans un pays plus accueillant, c’est faux.

    Du coup, comment prétendre apporter des solutions au problème des retraites sans se poser la question de la place du travail dans notre société et de l’impuissance du politique face au capital ?

     

    Ce qu’on nous propose, ce ne sont pas des solutions viables, ce sont des ajustements à la marge. Ce qu’il faudrait, c’est repenser tout le système, de fond en comble et pas seulement des retraites, mais de notre société.

    Il faut le faire ! C’est ça ou être condamnés à voir une classe de citoyens, qui travaillerons de plus en plus longtemps et seront de plus en plus taxés, supporter le poids d’une majorité de citoyens inactifs.

    Il faut avoir le courage de lancer une réflexion de longue durée pour arriver à faire muter le système vers quelque chose de viable. C’est un travail de longue haleine qui peut prendre plus d’une décennie, mais nous n’avons d’autres alternatives. Il faut redonner du mouvement à la vie citoyenne, faire renaître le débat, créer des états généraux permanents qui permettraient de construire et de faire émerger des solutions innovante et viables.

    Des solutions existent forcément. Il faut les trouver, et il faut les concevoir collectivement. Il faut par exemple se demander quels autres facteurs que le travail pourraient servir a justifier la répartition des richesses (il en existe déjà d’autres comme l’héritage ou la chance), quelle place donner aux activités non productives (bénévolat, associations, etc.) ou encore comment changer le « travailler plus » en « travailler mieux ».

     

    Si vous venez manifester le 24 juin, ne venez pas pour dire « laissez la retraite à 60 ans telle qu’elle est », venez avec l’idée qu’il faut, forcément, remettre à plat tout le système, en gardant, comme optique, de pouvoir partir en retraite le plus tôt possible.

    Le 24 juin, je n'irais pas défendre la retraite à 60 ans telle qu'elle est. J'irais soutenir l'idée qu'il faut une refonte totale du système et qu'il faut avoir le courage d'en faire la démarche.


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    J'aimerai vous soumettre un cas de conscience : pensez vous qu'il est raisonnable, pour un type qui veut se la jouer écolo, de rouler dans un bon vieux V8 bien polluant ?


    Car voilà, je ne supporte pas les voitures neuves, je trouve qu'elles n'ont aucun charme, aucune personnalité. Moi, ce que j'aime, c'est les voitures anciennes, celles qui consomment, font du bruit et ne connaissent même pas le mot "électronique embarquée".Qui suis-je ?

    Actuellement, je roule dans une Austin Mini 1300, un petit jouet qui fait un bon 10L/100km, répand de l'huile partout où elle passe et fait un bruit de dragster mal réglé. Je souhaite changer de voiture pour faire encore bien pire. Je veux un V8 des années 60, peut être anglais, plus certainement américain. Problème : comment se présenter comme écolo et être crédible quand on roule au volant d'une Mustang de 1965 (--->) ?


    Et bien... Sans jouer le sophiste de service, je vais tenter de trouver quelques arguments convaincants.


    Tout d'abord, la démarche de préférer une voiture d'occasion à une voiture neuve, c'est quasiment une démarche de développement durable. En effet, sur une voiture d'occasion, l'achat en lui même n'a pas d'impacte écologique puisqu'elle n'a pas à être fabriquée et importée. Acheter une voiture neuve, même une super hybride de la mort, ça reste un produit de plus qu'il faut fabriquer, ce qui implique la sollicitations de nouvelles ressources et donc de creuser un peu plus dans les réserves de notre planète.

    De plus, on peut rapprocher la démarche de l’occasion de celle du recyclage. Récupérer et retaper une vielle voiture, ce n’est pas plus idiot que de faire du PQ avec du papier recyclé ! Et on peut même améliorer la voiture pour la rendre, au fur et à mesure, plus écolo en modifiant, par exemple, le carburant qui la propulse (ce dont je n’ai pas encore les moyens).

    Ensuite, disposer d'une voiture qui avale du 25L aux 100km, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas raisonner son utilisation. En effet, j'ai la chance de pouvoir me rendre à mon travail à pieds, j'utilise toujours le train pour voyager et, au final, je n'utilise ma voiture qu'une ou deux fois par semaine pour de courts trajets (courses, sorties, etc...). Au total, par ans, je fais moins de 2000km en bagnole. Du coup, même avec une voiture monstrueuse, ma consommation annuelle de carburant est loin d'être dramatique, voir ridicule à coté de la moyenne.

    Enfin, et surtout, être écolo, ça ne veut pas forcément dire être un masochiste recherchant en permanence la frustration ! Non ! L'écolo cherche, au final, à protéger la vie - la sienne, celle de ses descendants, voir même la vie en générale. Mais si on aime la vie, ce n'est pas simplement par principe, c'est aussi parce que l'on souhaite pouvoir en jouir ! L'écolo est un jouisseur, un vrai de vrai !Qui suis-je ?


    Alors bon... Ok… Rouler dans un gros V8 bien bourrin tout en faisant la morale aux autres pour leur consumérisme irraisonné, leur indifférence face à la situation du thon rouge ou leur incrédulité face au réchauffement climatique, c'est vrai, c'est un peu moche. Mais merde... Rouler au volant d'une Chevelle SS (--->), c’est le pied !


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  • Libération Orléans s'indigne, dans cet article, des propos duQui suis-je ? nouveau Préfet de la région Centre au sujet des sans-papiers.

    En gros, le Préfet, Gérard Moisselin, avance l'idée que les sans-papiers ont tendance à enjoliver (ou plutôt empirer) l'état de leur situation afin de pouvoirs bénéficier de mesures leur permettant de rester sur le sol français.

    Le Préfet affirme que, bien souvent, des personnes en situation irrégulières feignent une maladie insoignables dans leurs pays d'origine pour bénéficier d'un droit de séjour sur le sol français. De même, il nous dit que des sans-papiers revendiquent un statut de réfugié alors même que, dans leur pays, la situation n'est pas aussi catastrophique qu'ils veulent bien le prétendre.

     

     

     

     

    Sur le fond, les propos du Préfet ne me choquent pas. Il est vrai, sans conteste, que pour pouvoir rester en France, nombreux sont les sans papiers à travestir une partie de la réalité afin d'obtenir un droit de séjour. Où est le problème à dire cela ? Après tout, c’est même plutôt flatteur pour les sans papiers : enfin, on les considère comme des êtres humains.

    En effet, vouloir modifier un peu la réalité pour pouvoir coller aux normes requises afin de rester en France, quand on vient d’un pays où on n’a strictement aucun avenir, c’est une réaction tout à fait humaine ! Leur reconnaître ce genre de faiblesse est plutôt sain ! Du moins, ça nous change de l’image habituel de l’étranger qui n'est souvent présenté que comme une donnée statistique pesant sur la fraternité de notre pays on liée à l'insécurité.

     

    Non, les sans-papiers ne sont pas des profiteurs sans âmes qui viennent nous piller. Ce sont des être humains comme nous qui se cherchent simplement un avenir et qui, souffrant des mêmes faiblesses que n’importe qui, sont parfois prêts à simuler pour avoir le droit de toucher du doigt une partie de leur rêve.

    On sait tous très bien qu’user de compassion aveugle face aux problèmes d’immigrations est tout aussi intellectuellement insoutenable que de croire que des frontières, fantasmées infranchissables, peuvent être misent en place. On connaît tous la seule et unique solutions aux problèmes de l’immigration : donner une perspective d’avenir dans les pays source d’émigration.

    En attendant d’arriver à cela - ce qui, je vous l’accorde, n’est pas pour demain - on ne peut que se contenter de faire preuve d’équité et de justice pour les migrants arrivants chez nous. Surtout quand le droit à la circulation est un droit de l’homme comme un autre.

     

    Comprenez moi bien, je ne suis pas ici pour vous dire que les sans papiers sont des enfoirés de menteurs qui simulent leurs problèmes. Je veux juste dire qu’ils sont humains et que, à ce titre, ils peuvent faire preuve de faiblesse.

     

    Ce que je trouve indigne, dans cette histoire avec le Préfet de région, ce n’est pas tant la teneur des propos (même si ça reste une odieuse stigmatisation...) que le fait qu’un préfet puisse, légitimement, les tenir.

    En effet, Si le préfet se permet de prononcer ces paroles, c’est parce que l’Etat a remis entre ses mains beaucoup trop de pouvoir en matière de droit de séjour et d’expulsion. L'Etat a fait du Préfet la pierre angulaire de sa politique migratoire. Lui qui devrait être un garant neutre de la légalité doit désormais émettre des avis sur l'avenir des sans-papiers qui tombent entre ses mains. En matière de politique migratoire, il est Le referant et, à ce titre, il doit s'exprimer sur ce sujet.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce qui est intolérable, donc, ce n’est pas que le Préfet de région s’exprime, ni même, en substance, ce qu’il dit. Ce qui est intolérable, c’est qu’on ait décidé de lui donner la légitimité de prononcer ce genre d'avis alors que cette responsabilité de juger devrait incomber à la seule justice.

     

    Plutôt que de s’effaroucher sur ce qui est dit, je préfèrerai m’attaquer  à la qualité de la personne qui les prononce. Mon problème n’est pas de savoir si l’humanité des sans-papiers peut donner lieux à des débordement, mais de faire en sorte que, pour savoir à quelle sauce il doivent être mangés, on fasse pencher un peu plus la balance vers la justice, et moins vers l’arbitraire.


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  •  Vendredi soir, à l'initiative de plusieurs associations (ACAT, Amnesty international, associaiton Médina), une projection du film "Lettre à Anna", suivit d'un débat, était organisée au Conseil général du Cher.

    Ce film documentaire raconte l'histoire d'Anna Politkovskaïa, une journaliste russe notamment connu pour sa critique de la politique de Vladimir Poutine en Tchétchénie, assassinée en 2006 dans des circonstances particulièrement obscures.

    Au delà de l'histoire dramatique de cette femme et de la beauté de son engagement, c'est toute la question du régime politique russe et de son total mépris des droits de l'homme qui est posée.

    En pleine année France-Russie, peut-on rencontrer les autorités russes sans même aborder ce sujet ? En effet, sans même parler du caractère fantasque de la démocratie et de la liberté d'expression dans ce pays, peut-on faire l'impasse sur ce qui c'est passé en Tchétchénie et sur le caractère souvent qualifié de génocidaire de la guerre qui y sévit ?

    Je sais qu'en pleine période de crise, les intérêts économiques ont une fâcheuse tendance à faire oublier tout le reste. Néanmoins, entre deux accords de vente d'armes, on aurait pu espérer que le sujet des Droits de l'Homme soit abordé.

     

    Si vous avez un jour l'occasion de voir "Lettre à Anna", n’hésite pas. Ce film, chargé d'émotion, laisse un arrière goût très amère face à la situation en Russie, mais il permets de bien se rendre compte de ce qui se passe là bas. 

    Le pire dans tout ça c’est que le peuple russe, bien que totalement conscient de ce qui se passe, est plongé dans une totale léthargie, ayant perdu toute confiance en leur capacité à faire changer les choses. Nous en sommes à un point où, comme l'a rappelé un intervenant vendredi soir, le seul espoir de voir un jour les choses bouger en Russie, c'est que la très riche élite russe, face à la calamiteuse gestion économique du pouvoir en place, décide elle même de faire tomber le régime de Poutine.

     

    Un petit bémol sur ce film : il aurait été de bon goût de le proposer en libre diffusion sur Internet. Devoir courir après des projections sporadiques ou acheter un DVD hors de prix pour pouvoir le voir n'est pas vraiment dans l'air du temps.

     


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