• Dimanche, je ne voterai probablement pas.

    On vient de me faire suivre un mail que Cécile Duflot a envoyé aux responsables locaux d’EELV. Dans ce message (version complète à la fin de l’article), elle nous explique gentiment que ce serait quand même pas mal que les comités locaux d’EELV appellent à voter pour les candidats de gauche là où il n’y a pas d’écolos présent au second tour. Parce que cela « peut faire douter de notre stratégie globale », que nous devons « travailler à une alternative à Nicolas Sarkozy » et qu’il faut « donner les gages concrets, par exemple en actant un accord électoral pour les législatives », Cécile Duflot nous exhorte à ne pas se fier aux propositions électorales des candidats mais bien de se baser sur leurs étiquettes pour diriger notre soutiens et nos votes. En gros : votez à gauche sans vous posez de question.


    Et bien je suis désolé, mais je ne fais pas partis de ceux qui sont dans l’optique d’une « alternative à Nicolas Sarkozy » ou même d’une alternative plus générale à la droite. Je ne suis pas de ceux qui aiment à se définir comme faisant partie de la grande famille de gauche, je ne suis pas de ceux qui ont envi de faire partie d’une hypothétique majorité plurielle. Je ne suis pas de ceux qui aiment à courber l’échine à grands coups de magouilles électorales en espérant grappiller quelques postes bien rémunérés.

    Non, moi, ce que je souhaite, c’est une alternative à la classe politique actuelle, une alternative à cette république moisie qui n’en finit pas de nous conduire dans un mur et qui ne laisse aux citoyens que le choix de votes contestataire ou l’abstention comme seuls vecteurs de lucidité démocratique.

     

    Il y a, sans aucun doute, des gens très bien au PS et dans les autres formations de gauche. Mais les formations politiques auxquelles ils appartiennent font parti à part entière d’un système politique qui ne me conviendra jamais et c’est pour cela que, même si je partage avec eux les valeurs qu’ils affiches sur leur propagande électorale, je ne peux pas voter pour eux, ni même les soutenir.

     

    Le PS, moins pire que l’UMP ? Sans aucun doute. Mais je n’ai plus envi de suivre la logique du pis aller et je suis même persuadé qu’après 2012, si la gauche actuelle parviens au pouvoir, elle ne pourra au mieux que décevoir le peuple et donc nous pousser un peu plus vers une désillusion totale envers la chose politique, ainsi que dans les bras des extrêmes populistes.

     

    Il me semble qu’un des gros point fort d’Europe écologie c’est qu’il s’agit d’une formation qui donne sa pleine place à la société civile (simples citoyens, professionnels, associations, ONG, etc…) et non aux politiciens. Si notre structure doit se rallier toujours derrière le PS, et donc derrière des politiciens, alors elle n’a pas plus d’intérêt ni de saveur que le Nouveau Centre.

     

    Dimanche, je ne voterai probablement pas et si on me demande mon avis au sein d’EELV du Cher, je plaiderai contre un soutiens à un quelconque candidat, même si celui-ci fait face au FN. Le FN n’est pas la maladie, il est le symptôme. Les vrais responsables, ce sont ceux qui donnent envi de voter FN, ce sont les membres de la classe politique actuelle, PS comprit.

     

     

     

     

    « Cher tous et toutes,

    Je suis la première à être fatiguée et à mesurer la difficulté d'avoir les idées claires à cet instant. Je voulais néanmoins poser auprès de vous un certain nombre des
    termes du débat.

    Il est certain que le principe de subsidiarité s'applique à cette élection cela dit ce principe de subsidiarité ne signifie pas isolement et la différence de perception entre le
    "national" et chaque département est peut-être liée à une vision d'échelle différente.

    Ce matin, nous avions 29 départements sur 100 dans lesquels EELV envisageait de ne pas soutenir les candidats socialistes face aux candidats UMP ou FN au
    deuxième tour. Au-delà de ces situations qui se justifient, j'en connais certaines, très bien du point de vue local., l'accumulation de celles-ci donne un effet différent.

    En effet, et c'est une très bonne nouvelle pour l'écologie politique, nous sommes dans une situation où nous avons 88 candidats au second tour dont 37 dans des duels
    EELV / PC ou PS. Nous allons maintenir dans ces cantons et c'est logique du point de vue démocratique.

    Cela étant, cette situation, plus le refus de soutien dans 1/3 des départements plus des phrases comme " appel aux électeurs à voter en fonction du programme des
    candidats du second tour" peut faire douter de notre stratégie globale.

    Je suis fatiguée, je le redis, mais je prends assez mal les attaques sur le scandale du "national" qui tente d'élaborer une position concertée. C'est un exercice très délicat
    dans ce contexte politique. l'incertitude de position que certains expriment face au FN est également un petit peu angoissante pour ceux qui, comme moi, vivent dans une
    ville ou le candidat FN remporte près de 30% des voix mais il me semble que c'est nécessaire.

    Nous avons compris, dans les expressions des uns et des autres depuis plusieurs séances au conseil fédéral que le mandat qui nous était donné dans la préparation de
    2012 était de travailler à une alternative à Nicolas Sarkozy.

    Cette alternative n'est en aucune façon une redite du passé, ce n'est pas on plus une construction marketing au sommet, cela nécessite un effort de tous et toutes, un
    débat de fond et la capacité pour nos partenaires à donner les gages concrets, par exemple en actant un accord électoral pour les législatives. Ce qui est intéressant
    aujourd'hui c'est que sur une question fondamentale comme la sortie du nucléaire les lignes bougent comme jamais jusqu'alors, au prix d'un drame au Japon. Cela ne
    veut pas dire que cet accord aboutira mais j'ai constaté pendant ces 3 mois d'intense campagne une volonté très grande de s'organiser - sans se renier - pour faire
    battre la droite.

    Je le redis, je ne mésestime en aucun cas les situations départementales et je sais s le mépris, l'arrogance et le manque de clairvoyance du PS dans de nombreux
    départements. C'est aussi pour cela que j'ai souhaité - comme d'autres - soutenir le plus possible de candidats dans cette campagne, en particulier dans les
    départements "difficiles" et que des demain je recommence mon "tour de France des cantonales" mais je sais aussi que 51 de nos copains et copines, candidats face à
    des candidats de droite attendent un soutien clair des autres formations politiques de gauche et comptent de fait sur la solidarité des autres départements.

    Il est donc clair pour moi que nous ne donnerons le logo à aucun candidat en contradiction avec des décisions locales mais il me paraissait aussi important de vous
    alerter sur la dimension nationale que peuvent prendre des choix locaux additionnés sans vision interrégionale.

    J'espère que chacun et chacune verra dans ce message que j'essaie vaille que vaille de tenir le rôle que vous m'avez confié, qui dans ces circonstances n'est - je ne
    vous le cache pas - pas le plus évident.


    Amitiés à tous et toutes et à très vite sur le terrain,

    Cécile »


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