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    On le sait depuis longtemps : nombreux sont les citoyens qui se désintéressent ou se disent dégoûtés par le monde politique. L’abstention et les votes protestataires en sont une représentation flagrante. Dans beaucoup de sphères politiques, on entend souvent les bien-pensants fustiger ces « citoyens paresseux » qui « ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont » de vivre en démocratie et qu’il faudrait même « les obliger à aller voter » !


    A mon sens, croire que ce refus d’aller voter est dû a une certaine insouciance vis-à-vis de la chose politique, qu’il n’y a là que mollesse, lâcheté ou relent d’individualisme primaire, c’est se tromper totalement de cible.

    En effet, ce n’est pas chez nos concitoyens qu’il faut aller chercher la raison de cette débâcle de la démocratie, mais chez ceux qui sont sensés concrétiser la volonté du peuple : les politiques.


    Les citoyens qui ne votent pas apportent tous les mêmes arguments : « tous les mêmes », « de toute façon, ça ne changera rien », « personne ne représente nos intérêts ». Le non vote n’est pas un je-m’en-foutisme, c’est l’expression d’un constat simple : aujourd’hui, le politique, peut importe sa bannière, n’est pas capable d’agir pour le bien des citoyens.

    Quotidiennement, la réalité nous prouve la véracité de ce constat, l'actualité est pleine d'exemples. Le cas Grecque est typique, les marchés et les agences de notations ont fait la pluie et le beau temps sur la politique européenne pendant presque deux semaine. Alors que les politiques européens ont été bien incapables de construire une solidarité financière d’eux même, il n’a fallut que quelques jours aux spéculateurs pour l’imposer, et l’imposer à hauteur de plusieurs centaines de milliards d’euros ! Le cas du Grenelle de l’environnement est aussi un bel exemple : les divers lobbys on réussit a faire introduire dans un projet qui se voulait écolo des restrictions aux parcs éoliens ( !), la facilitation des rejets de déchets nucléaires ( !!) et la dérégulation de l’usage des pesticides ( !!!).


    D’une manière générale, on sent bien que le politique n’a plus les moyens d’agir concrètement sur la société. Comment protéger l’emploi, les conditions de travails ou imposer le développement durable quand une délocalisation dans un pays moins exigeant peut se faire d’un claquement de doigts ? L’économie est mondialisée depuis des lustres alors même que la gouvernance mondiale n’est encore qu’une hypothèse. Le politique est, de fait, devenu impuissant. Au lieu de faire progressé l’intérêt général, il en est réduit à se recroqueviller sur des intérêts particuliers (bouclier fiscal) ou des thèmes anecdotiques (genre burqa).


    Mais il n’est pas ici que question de fatalité, le politique d’aujourd’hui fait tout pour ne pas se donner les moyens de recouvrer un peu de pouvoir. Ce que nous appelons les « gesticulations » de Nicolas Sarkozy ne sont, hélas, pas un phénomène franco-français. Partout dans le monde, les politiques sont aujourd’hui concentrés sur le cour terme, sur des effets d’annonces ou sur la réactivité effrénée face au fil médiatique. On pond des lois à chaque faits divers, on organise des réformes sans consultations ou réflexions profondes, on réagit à des symptômes sans s’occuper de la maladie. La futilité a remplacé la réflexion, la démagogie et le populisme poussent pour redevenir rois.

    C’est un drame qui se joue devant nous, celui de la disparition progressive du pouvoir démocratique. Comment blâmer un citoyen qui ne vote pas quand, de fait, son vote ne va pas changer grand-chose ?

    Il ne leur reste que le vote sanction, celui qui ne dit pas « voilà ce que je souhaite » mais bien « voilà ce dont je ne veux pas ». On nous vente la participation électorale de 2007, mais qu’entendez-vous chez les citoyens qui sont allé votés ? « Je trouvai le projet de Sarkozy intéressant » ? Non ! Ce qu’on entend, c’est plutôt « J’ai voté Royal car je ne voulais pas de Sarkozy » ou inversement. Les élans de participations ne sont plus un vote d’adhésion à des idées, mais un vote de refuge face à des idées qui nous paraissent dangereuses.


    Les socialistes se gaussent de leurs derniers résultats électoraux, mais se rendent-ils au moins compte que ceux qui ont voté pour eux l’on fait par dépit ?

    Il faut redonner ses lettres de noblesse à la Politique. Il faut sortir de cette logique purement partisane qui crée des slogans et des fans plutôt que des idées et des adhésions. Il faut renouveler la classe politique pour sortir d’un élitisme consanguin. Il faut ramener la raison et la réflexion au sein des débats. Il faut arrêter de prôner la pensée unique et renverser la pyramide de manière à ce que la tète porte les idées de la base, et non l’inverse. Il faut se donner le courage d’attaquer les questions de fonds, de remettre en cause le fonctionnement de notre société.

    Il n’y aura pas de « grand soir », mais cela n’empêche en rien d’essayer de construire collectivement quelque chose de nouveau. C’est en tout cas bien plus utile que de s’évertuer à colmater les fuites d’un système qui ne peut que sombrer.


    « Faire de la politique autrement » : c’est cela qui a toujours motivé mon investissement en politique et c’est cela qui motive aujourd’hui mon investissement dans Europe écologie. Le mouvement est en construction, mais c'est bien là que se trouve aujourd'hui l'éspoir de proposer quelque chose de nouveau et de réflechit dans la consertation et le débat.




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  • AccueilSuite à mon départ du MoDem et à mon adhésion à la construction d'Europe écologie, j'ai décidé de fermer l'Orange berruyère.

    Je vous souhaite donc la bienvenue sur mon nouveau blog, que j'espère rendre beaucoup plus généraliste que l'ancien.

    En plus des considérations politiques habituelles, quelques réflexions plus philosophiques vont être postées, ainsi que des considérations personnelles et autres futilités sans aucun intérêt.



     

     

     


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